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Le nouveau Secrétaire Général de l'Enseignement Catholique, Guillaume Prévost, aime beaucoup les media. Il prend également son sacerdoce à coeur, au point de prendre souvent ses désirs pour des réalités, piétinant la notion de contrat pour mieux affirmer le fameux caractère propre...
Peu après sa prise de fonction, Guillaume Prévost avait surpris le petit monde de l'éducation en déclarant que le programme EVAR(S), combattu au sein des Assemblées par les parlementaires de la mouvance catholique, mais finalement adopté au bout du processus parlementaire, devait s'inscrire dans une "vision chrétienne"...
Comprenne qui peut !
La réalité sur le terrain voit des mises en place disparates selon les établissements, voire des externalisations de ce programme obligatoire, mais controversé, au sein des établissements catholiques. Des parents d'élèves se sont vu répondre que des associations (non agrées par l'Education Nationale) traiteraient les 3 heures obligatoires annuelles en-dehors du temps habituel de classe. Une entorse à la lettre et à l'esprit du fameux contrat prévu par la loi Debré, mais une mise en conformité avec le non moins fameux caractère propre...
Interrogé sur la question lors d'une conférence de presse mardi dernier, M. Prévost a assuré que l'Enseignement catholique mettrait en œuvre le nouveau programme d'Evars (Éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle). Mais il a défendu aussi la possibilité pour l'enseignement catholique d'avoir un "projet de réseau" spécifique sur le sujet et de faire intervenir des associations hors temps scolaire "répondant aux singularités" de ce "projet éducatif".
Lors de cette même conférence de presse, Guillaume Prévost a défendu la possibilité pour les enseignants de prier avec leurs élèves en classe, estimant qu'ils en "ont parfaitement le droit, parce que c'est leur liberté pédagogique et leur liberté de conscience".
"Si vous estimez que si je dis un "je vous salue Marie", c'est insupportable pour vous (...), il ne faut pas inscrire votre enfant dans nos établissements", a-t-il ajouté.
Cela vaut autant pour l'immense réseau des écoles sous contrat avec l'Etat que pour les très minoritaires et marginales écoles catholiques hors contrat.
Pour les militants laïques, il y a de quoi s'inquiéter du climat actuel qui imprègne les esprits, au point de faire oublier que la France, 120 ans après la loi de séparation des églises et de l'état, reste un Etat laïc.
Le contrat d'association donne encore quelques obligations à ceux qui le signent, notamment celle de respecter la liberté de conscience des élèves, des agents et des familles, ce que le SGEC semble fouler aux pieds.
Maladresses à répétitions, provocations, volonté de transformer une dynamique favorable en avancée stratégique ? La Ministre de l'Education Nationale démissionnaire a choisi le ton de la fermeté dans la réponse qu'elle a fait connaître à la presse, mais il s'agit de rester vigilant face à l'offensive cléricale.
Les DDEN qui visitent les établissements privés ne manqueront pas de poser toutes les questions qui s'imposent, notamment sur la mise en place du programme EVARS, pour mieux cerner la situation actuelle et évaluer la volonté d'évangélisation de l'enseignement catholique.
Rappelons quelques principes auxquels nous sommes attachés : l'école n'est pas un lieu de culte. La laïcité est le principe rassembleur et de cohésion de notre République.